Wolfgang Amadeus MOZART

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WIlfrid HUMBERT - Orchestre de Chambre de la Nouvelle Europe dirigé par Nicolas KRAUZE

CONCERTOS POUR PIANO N° 12 KV 414 et 14 KV 449

DIVERTISSEMENT EN RE MAJEUR K 136

pour piano n°12 KV414 et n°14 KV449

Divertimento pour cordes en ré KV136

Les 12ème et 14ème concertos permettent une confrontation passionnante de deux étapes de l’œuvre de Mozart.

 

 

Fin 1782 - début 1783 Mozart écrit 3 concertos pour piano (nos. 11 à 13) qu’il souhaite jouer dans le cadre d’un projet de «souscription » pour lequel il semble surtout désireux de séduire le public viennois avec des œuvres de bonne facture. Il écrit à son père «ces concertos sont une heureuse moyenne entre le trop facile et le trop difficile ; ..Il y a ça et là des passages qui donneront satisfaction aux seuls connaisseurs : ; mais ces passages sont écrits de telle manière que les moins savants ne pourront être que charmés, sans trop savoir pourquoi ».

 

Le concerto n° 12 est en la majeur. L’allegro initial est d‘une grande richesse thématique, avec notamment ce deuxième thème en forme de marche lente en qui Olivier Messiaen voyait «une procession de personnages masqués, presque fantomatiques, défilant derrière un rideau transparent». Mais avec l’andante, nous touchons du doigt le «grand Mozart » avec une introduction aux cordes, sorte de prière qui semble anticiper sur l’Ave Verum, voire même sur certains passages de la Flûte Enchantée, suivie d’un développement permettant au piano de rêver en semblant improviser. Avec l’allegretto final, nous retournons à un Mozart moins «personnel», mais la légèreté du thème, avec ses cadences trillées, donne à l’ensemble du mouvement une légèreté et un entrain irrésistibles.

 

 

Le 9 février 1784, Mozart décide de noter soigneusement sur un cahier chacune de ses œuvres, avec les premières mesures et la date de son achèvement. La première inscription sur ce cahier est précisément ce 14eme concerto, la dernière sera la Cantate Maçonnique «l’Eloge de l’Amitié », K 623, qui sera sa dernière œuvre achevée en novembre 1791, une quinzaine de jours avant sa mort. Mozart était-il conscient de tourner définitivement une page et d’inaugurer, avec ce concerto en mi bémol une production d‘une autre facture ? On peut en juger au regard de la liste des compositions de 1784 parmi lesquelles on trouve d’authentiques chefs d’œuvre tels que 6 concerti pour piano (nos. 14 à 19), les quatuors dédiés à Haydn, le quintette pour piano et vents, la sonate pour piano et violon en si b, et la 14ème sonate pour piano en ut mineur. ! !

 

Quoiqu’il en soit, Mozart, inaugure la géniale série des grands concertos pour piano ; ces 12 chefs d’œuvre conçus en moins de 3 ans (1784-1786) auxquels s’ajouteront le concerto «du Couronnement» en février 1788, et le génial 27ème en si bémol qui achèvera la série en janvier 1791.

 

Dans une lettre à son père, il précise que ce concerto en mi bémol, écrit pour une de ses élèves, «est d’un type tout particulier » et ajoute «modestement» qu’il est «écrit pour plutôt pour un petit que pour un grand orchestre » les instruments à vents (cor, hautbois) étant facultatifs. Cependant, que d’ambiguïté dans le premier mouvement allegro vivace avec un rythme à 3 / 4 à la limite de l’instabilité, des contrastes et des modulations très fréquentes, que seule l’entrée assez tardive du piano parvient à transformer. Le mouvement médian, un andantino en si b se déroule dans un climat paisible très «cantabile » alors que le finale se présente comme un rondo éblouissant riche de modulations aboutissant, sur un rythme à 6/8, à une conclusion < qui rappelle le 1er mouvement.

 

 

 

 

Avec le divertimento en ré majeur K 136, nous retournons en 1772. Mozart a 16ans et exploite avec bonheur le produit de ses recherches d’un style plus personnel et plus intime. Cette œuvre fait partie d’une ensemble de 3 divertimentos écrits pour quatuor à cordes, mais qui auraient pu devenir des symphonies pour une séries de concerts prévus à Milan en ajoutant des parties de cor et de hautbois. Quoiqu’il en soit, ce divertissement permet pleinement de mettre en valeur les qualités de précision et de clarté des sonorités d’un ensemble à cordes.

 

 

J.P.Kienlen

Août 2004